MARCHE EN HONGRIE
du dimanche 10 juillet au samedi 23
juillet
PECS –
SZOMBATHELY - BUDAPEST
Nous sommes 12 pèlerins à partir en Hongrie
sur les chemins martiniens. Hubert le Plantagenêt, en est le protagoniste et il
a à cœur de nous entraîner dans ses pas. En 2012, seul, il a parcouru de nombreux kilomètres pour se rendre à
Szombathely, ville de naissance de Martin.
Pendant les semaines de préparation
du voyage, il nous fait suivre quelques liens sur ce qui nous attend lors de
nos deux semaines de circuit. La découverte des sites sur les villes et circuits
que nous devons emprunter, laisse augurer du magnifique séjour que nous allons
vivre et partager ensemble. Mais c'est sans imaginer les rencontres que nous allons faire pendant ce séjour.
Tout à la préparation de mon sac à dos,
j’ai déjà l’esprit tourné vers la Hongrie et je me réjouis de revoir bien
évidemment Hubert, ce marcheur au long cours, Martine de Saumur,
Marie-Françoise de Valanjou, Josette de Murs-Erigné (cette fois sans son
Gérard, absent pour problème de santé), Annie d’Angers, Jean-Claude de Saint
Sylvain d’Anjou avec lesquels j’ai déjà parcouru quelques chemins de
Saint-Martin, et de faire la connaissance de Chantal d’Angers, Anne-Chantal de Chalonnes, Mimi
et Alexis de Bellevigne en Layon, et Suzanne de Commequiers (85).
Déroulement du séjour
1ère
semaine :
-
- Marche en étoile d’environ 91 km autour de la ville de Pècs, sur la « Via Dividendae Caritatis », chemin complémentaire de la "Via Sancti Martini"
- Visite de Pècs (sud Hongrie), classée au Patrimoine Mondial de l’Unesco
2ème
semaine :
- Visite de Szombathely (ouest Hongrie près de la frontière autrichienne), ville de naissance de Martin
- Visite de Budapest
C’est au
matin du dimanche 10 juillet que nous avons rendez-vous à la gare routière d’Angers
à 8h30 pour prendre un bus qui va nous conduire à Budapest, via Paris et ce,
pour 36 heures de voyage !!!
1ère semaine
Dimanche 10 juillet et lundi 11 juillet
Après avoir
déposé nos sacs dans la soute du car et dit au revoir à nos familles qui sont
venues nous accompagner, nous nous dirigeons vers Paris pour une arrivée prévue
aux environs de 14 h. A 15 h nous reprenons un autre bus et partons vers
Budapest en passant par Strasbourg, Munich, Vienne, Bratislava et Györ.
Le long voyage
en car conduit par des chauffeurs hongrois ne parlant pas le français, est ponctué de cours arrêts (ten mineutzzz !!) toutes les 2 heures.
En cours de nuit, le car est stoppé pour contrôle d’identité des voyageurs.
Nous restons bloqués au moins une demi-heure en rase campagne et voyons le jour
se lever. Nous arrivons vers 13h à la gare routière de Népliget à
Budapest où nous devons prendre le métro puis le train (plusieurs changements) pour ENFIN, arriver à Pècs, ultime étape
avant notre marche de demain.
Nous avons eu l'heureuse surprise d'apprendre que tous les transports en commun sont gratuits pour les +de 65 ans y compris pour les étrangers. Mais avant de s'engager dans les transports, nous nous renseignons auprès des guichets, mais quelle galère pour se faire comprendre, dire que le groupe est constitué de 11 personnes concernées et d'une qui doit payer. Il faut montrer nos cartes d'identité qui nous seront très souvent demandées pour contrôle.
Heureux d'être accueillis par Gyöngyi dont Hubert nous a tant parlé !! |
Gyöngyi est une représentante Hongroise du Centre Culturel Européen de St Martin et nous allons avoir l'occasion de la retrouver plus longuement dans les jours suivants.
Premier contact avec la ville de Pècs classée au Patrimoine Mondial de l'Unesco |
Notre programme mentionne 4 nuits à la Maison du pèlerin et 5 jours de marche autour Pècs et le 6ème jour est réservé à la visite de la ville. Voilà ce qui est prévu pour notre première semaine mais les aléas de la météo vont modifier quelque peu notre emploi du temps.
A la tienne, Hubert. Tu la mérites bien cette bière !! |
Nous nous installons par quatre, dans nos chambres . Après ce long voyage et cette chaleur à laquelle nos organismes ne sont pas encore accoutumés, la douche est un véritable bienfait. Ce soir nous partirons dîner en ville où les premiers problèmes de compréhension linguistique vont commencer. Mais nous avons parmi nous, quelques interprètes, surtout Martine et Chantal, qui avec l'anglais vont bien nous "dépatouiller".
Mardi 12 juillet
Patacs – Jakab-Hegy – Orfűfalu – Mecsekrákos : distance 9,8 km
La nuit fut salvatrice. Ce matin, nous prenons notre premier petit déjeuner hongrois dans la salle à manger de la maison du pèlerin : assiettes dressées de sandwich à la charcuterie et crudités, pâtisserie et jus de pomme-cerise ou pomme-betterave. Un doute s'installe : serait-ce notre repas de midi ? Nous cherchons désespérément le café et le thé. Nos "us" sont à l'épreuve. Il faut se rendre à l'évidence : oublions notre petit déjeuner à la française !!
Nous attendons patiemment notre guide |
Nous sommes accompagnés par Klara qui sera notre accompagnatrice pendant 3 jours. Elle se présente à l'heure dite, fière de montrer qu'elle arbore pour cette occasion, un tee-shirt avec la broderie de la "Via Sancti Martini".
Ne parlant pas le français, nous échangeons avec elle, par gestes et lecture de cartes pour nous comprendre.
Ne parlant pas le français, nous échangeons avec elle, par gestes et lecture de cartes pour nous comprendre.
La journée s'annonce chaude et les ennuis commencent pour Jean-Claude. A l'abri-bus il est pris d'un saignement de nez que Marie-Françoise essaie d'endiguer.
Notre chemin débute aujourd'hui sur la "Via Dividendae Caritatis" où il est prévu la visite de 2 églises dédiées à Saint-Martin, de moulins à eau, à huile et à farine à Orfoü. Hier Gyöngyi nous a remis à chacun un livre des voyageurs sur l'itinéraire de Saint-Martin. Nous devons le faire tamponner à chaque lieu de visite de chapelles, églises, villages portant le nom de Saint-Martin.
La petite église de l'ancien village de Patacs est notre premier arrêt. Son histoire va nous être lue par Mimi, le livret étant écrit en plusieurs langues, ce qui facilite la tâche. Son retable représente la glorification de St-Martin avec un ange tenant une oie dans la main.
Notre livret est tamponné et Klara, en bon guide, veille à ne pas prendre de retard. Nous avons compris qu'il ne fallait pas trop s’attarder.
La petite église de l'ancien village de Patacs est notre premier arrêt. Son histoire va nous être lue par Mimi, le livret étant écrit en plusieurs langues, ce qui facilite la tâche. Son retable représente la glorification de St-Martin avec un ange tenant une oie dans la main.
Notre livret est tamponné et Klara, en bon guide, veille à ne pas prendre de retard. Nous avons compris qu'il ne fallait pas trop s’attarder.
Tout au long du parcours qui se situe principalement en forêt mais avec un dénivelé d'environ 590 m, nous nous arrêtons aux ruines du monastère St Paul sur le mont Jacques (Jakab-hegy) et faisons un petit détour pour découvrir un magnifique panorama.
Il fait déjà très chaud en ce début de matinée et Hubert donne quelques signes de fatigue. Avant de partir, il a eu un emploi du temps chargé et le voyage n'a rien arrangé.
La montée est rude et l'on fait fréquemment des petites haltes pour souffler un peu. On se désaltère très régulièrement. Même si le kilométrage d'aujourd'hui n'est pas important, la fatigue du voyage se fait sentir et avec le dénivelé du chemin et la grosse chaleur, les organismes souffrent. Hubert, les yeux rivés sur son GPS pédestre pour géolocaliser le chemin, fait une chute. Tout le monde se précipite.
Voilà la responsable : une pierre !!
Hubert se relève sans mal, mais quelle frayeur tu nous fais !!
Nous poursuivons notre chemin et veillons sur notre chef. Cette superbe forêt nous enchante et nous laisse silencieux, chacun suivant le rythme de notre guide Klara.
Et 2ème chute d'Hubert, cette fois-ci sur le dos. Toujours une pierre !!
Tu ne nous avais pas dit que tu voulais nous jouer des vilains tours !! Heureusement, tu te relèves et tu en ris. Nous voilà rassurés.
Nous arrivons à Orfű vers 14 h sous un soleil de plomb. Nous trouvons parfois des pompes à eau sur le bord des routes et celle-ci est la bienvenue. Nous remplissons nos bouteilles, vides pour la plupart depuis un moment. Nous nous aspergeons de cette eau fraîche avant de nous rendre à la chapelle St Martin où nous sommes attendus.
Des bouteilles d'eau fraîche nous attendaient. Quelles attentions avons nous eues tout au long de notre chemin.
Nous poursuivons notre itinéraire et à 15 h Gyöngyi nous rejoint pour la visite des moulins.
Une jeune femme parlant très bien le français nous fait une description détaillée des moulins à eau, à blé et à huile. Après une heure de visite et un au-revoir en chantant, nous allons vers d'autres horizons.
Nous longeons le lac d'Orfoü pour nous rendre à la chapelle St-Martin de Mecsekrákos.
Nous ne pouvons pas la visiter en raison de l'heure tardive. Mais au fait, aujourd'hui nous n'avons pas déjeuner et notre repas matinal est grandement digéré. Alexis (le grand!!) se plaint. Il a grand faim, comme nous tous d'ailleurs. Gyöngyi nous propose un restaurant à proximité mais nous ne pourrons pas nous y attarder car le bus doit passer pour 19 h.
Aujourd'hui est l'anniversaire de Josette. Hubert se lève et fait ses éloges. Une petite larme perle à ses yeux malicieux. Trinquons à ta santé, ton dynamisme et à tes nombreux kilomètres parcourus avec Gérard, absent cette fois-ci.
Nous poursuivons notre chemin et veillons sur notre chef. Cette superbe forêt nous enchante et nous laisse silencieux, chacun suivant le rythme de notre guide Klara.
Et 2ème chute d'Hubert, cette fois-ci sur le dos. Toujours une pierre !!
Tu ne nous avais pas dit que tu voulais nous jouer des vilains tours !! Heureusement, tu te relèves et tu en ris. Nous voilà rassurés.
Nous arrivons à Orfű vers 14 h sous un soleil de plomb. Nous trouvons parfois des pompes à eau sur le bord des routes et celle-ci est la bienvenue. Nous remplissons nos bouteilles, vides pour la plupart depuis un moment. Nous nous aspergeons de cette eau fraîche avant de nous rendre à la chapelle St Martin où nous sommes attendus.
Petite chapelle St-Martin à Orfü |
Hubert en discussion avec Klara et la personne responsable de la chapelle. Mais quelle langue utilise t-il ? |
Des bouteilles d'eau fraîche nous attendaient. Quelles attentions avons nous eues tout au long de notre chemin.
Nous poursuivons notre itinéraire et à 15 h Gyöngyi nous rejoint pour la visite des moulins.
Une jeune femme parlant très bien le français nous fait une description détaillée des moulins à eau, à blé et à huile. Après une heure de visite et un au-revoir en chantant, nous allons vers d'autres horizons.
Nous longeons le lac d'Orfoü pour nous rendre à la chapelle St-Martin de Mecsekrákos.
Nous ne pouvons pas la visiter en raison de l'heure tardive. Mais au fait, aujourd'hui nous n'avons pas déjeuner et notre repas matinal est grandement digéré. Alexis (le grand!!) se plaint. Il a grand faim, comme nous tous d'ailleurs. Gyöngyi nous propose un restaurant à proximité mais nous ne pourrons pas nous y attarder car le bus doit passer pour 19 h.
Aujourd'hui est l'anniversaire de Josette. Hubert se lève et fait ses éloges. Une petite larme perle à ses yeux malicieux. Trinquons à ta santé, ton dynamisme et à tes nombreux kilomètres parcourus avec Gérard, absent cette fois-ci.
Dans l'attente du bus pour un retour sur Pècs |
Mercredi 13 juillet
Mecksekrákos - Vágotpuszta – Sikonda – Mecsekfalu –
Mecsekjánosi – Kisbattyán – Varvölgy : 24,5 kms
Arrivés à Pècs, après un dîner léger et
pour terminer cette soirée, quelques-uns d’entre nous se délectent d’une grosse
et savoureuse glace, assis sur les bords d’une fontaine, les jets d’eau nous
rafraîchissant.
Le départ du bus est prévu à 8 h 30 à
la gare routière de Pècs. Le soleil va nous accompagner aujourd’hui, mais nous
espérons une chaleur moins intense qu’hier malgré le thermomètre qui affiche
déjà une température assez élevée. Nous repartons de Mecksekrákos (rattaché à
Orfü), là où nous nous sommes arrêtés hier dans la soirée.
A 9 h 30 nous sommes devant la petite
chapelle peinte en blanc et consacrée à St-Martin.
Le retable à l’intérieur
représente Martin évêque. Klara s’est procuré le sceau pour l’apposer sur notre
livret.
A 10 h nous marchons en forêt. Nous
avons à nouveau d’importants dénivelés mais chacun prend son rythme. Nous
sommes à l’ombre des arbres et la température est très supportable. Nous ne
cessons d’admirer ces lieux enchanteurs que nous avons envie d’immortaliser.
Cette forêt principalement boisée de hêtres nous ravit par sa profondeur, sa
lumière, sa quiétude et c’est donc en silence que nous gravissons ses pentes.
Après 5 km de sentiers nous faisons un bref arrêt près d’une maison forestière
afin de nous ressourcer.
Au détour d’une piste, au milieu
d’une clairière, une bande de jeunes se ravitaille en eau à un puits. Nous
faisons de même. En entendant parler français, une jeune fille hongroise nous
interpelle. Elle est enchantée de nous croiser. C’est la rencontre
inattendue : elle arrive d’une année d’étude à la Catho d’Angers. Elle
parle merveilleusement bien le français et nous énumère les lieux où elle a
vécu. C’est l’étonnement. Son regard s’illumine en nous parlant de la France où
elle espère pouvoir y retourner un jour …
Nous sortons de la forêt pour emprunter des chemins
découverts, entre plaines et collines.
Je marche à côté de Josette,
le reste du groupe ayant pris un peu d’avance. Vous vous souvenez de
Josette ? Celle qui a pris un an de plus hier. Je la vois ramasser de la terre
qu’elle met dans un sac. Je m’en étonne et lui demande ce qu’elle veut en
faire.
A cet endroit, disons que nous marchons sur de la terre blanche très
fine, poudreuse. Elle m’explique qu’elle fait ainsi depuis qu’elle
marche, en souvenir des longs chemins parcourus.
Nous rattrapons le groupe et vers
13h, face à un lac, nous posons nos sacs. Notre sandwich du petit-déjeuner, mis
précieusement de côté ce matin, est le bienvenu. Nous n’avons pas trouvé de
point de restauration et les marcheurs « chevronnés » que nous
sommes, ne se laissent pas prendre au dépourvu. Il est donc savouré avec
délice.
Klara sonne l’heure du départ. Il
nous reste encore bien des kilomètres à parcourir avant ce soir. La chaleur
nous alanguit. Le chemin sinue à travers de grandes plaines fleuries. Le groupe s'étire. Klara se retourne fréquemment et vérifie à quelle distance se situent les derniers.
Il fait chaud, trop chaud et au milieu de l’après-midi, après
parlementation et différentes propositions, nous décidons à l’unanimité de ne
pas parcourir les 9 km restants, même si certains se sentaient le courage de poursuivre encore un peu. Mais un groupe ne se désolidarise pas et c’est toujours une déception d’arrêter
prématurément le parcours. Nous devons nous rendre à l’évidence : nous
souffrons tous de la chaleur et sommes fatigués. Klara s’informe des horaires
de bus, nous pouvons en prendre un dans peu de temps. Des nuages noirs
s’amoncellent laissant présager un orage. Nous traversons rapidement
Mecsekjánosi pour trouver l’abri bus correspondant. Nous repartons vers Pècs,
déçus de n’avoir pas terminé notre chemin. Nous n'avons parcouru que 15
km.
Dans la nuit, le vent souffle
violemment, l’orage est là et la pluie tombe à grosses gouttes.
Jeudi 14 juillet
Várvölgy – Kisűjbánya (village de Gyöngyi) – Zengövárkony – Pusztakisfalu – Lovászhetény (retour à Pècs en bus)
Lever pour notre chambrée à 6h30. Nous devons tous nous
retrouver à la salle à manger pour 7h15. L’orage et la pluie battante de cette
nuit ont perturbé le sommeil et c’est difficilement que nous mettons les pieds
à terre. Nous apprenons qu’Anne-Chantal, malade, ne nous accompagnera pas.
Au programme 21,5 km. Les ferons-nous ? Il pleut
toujours, de la pluie fine pénétrante. Les ponchos vont être indispensables.
En arrivant à la gare routière, nous sommes à la recherche de
Mimi et Alexis. Où sont-ils ces deux-là ? Ils vont rater le bus. Ils
arrivent enfin, tout guillerets. Passés par le marché, ils nous décrivent la
beauté des étals. Mimi partage son plaisir en nous montrant ses photos. Il
faudra prendre le temps d’aller y faire un petit tour, mais un autre jour …
Le bus doit nous emmener à Vávörlgy, village où notre étape
d’hier devait s’achever puis nous devons nous rendre à pied à Kisűbánya, le
village de Gyöngyi, par une petite route forestière d’altitude. C’est sans
savoir que cette nuit il y a eu des dégâts importants dans son village et que
la seule route d’accès que nous devons emprunter est très endommagée (arbres
tombés, bitume arraché, ruisseaux débordants). Elle s’inquiète pour nous. Elle
nous fait savoir qu’elle nous attendra à la sortie du bus. Nous partons donc
sous la pluie et le vent, mais quel marcheur n’a pas été confronté à cette
situation et ce, pendant des jours. Alors n’en faisons pas tout un
roman !! C’est plutôt pour le village de Gyöngyi qu’il faut s’inquiéter.
Comme prévu, nous la retrouvons au bout du chemin. Elle nous
informe de la situation et discute en anglais avec Martine qui nous fait la
traduction malgré une extinction de voix. La gorge n’aime pas les courants
d’air !
Le village étant situé à 5 km, elle nous emmènera dans son
véhicule par groupe de 4. Elle fera donc 3 trajets aller-retour. Pendant ce
temps, les plus courageux avanceront sur le chemin. Nous constatons l’ampleur
des dégâts.
A 11 h nous sommes tous arrivés au village de Kisűjbánya dans
le comitat de Baranya. Il a été fondé par des souffleurs de verre allemands,
dans le cœur de la montagne Mecsek, au milieu du 18ème siècle. C’est
un village typique. Sur la photo vous apercevez Laci, le mari de Gyöngyi (tenant
le parapluie) et Anna-Lisa venue passer des vacances chez sa Mamy.
Nous commençons par visiter la jolie petite église perchée en
haut du village, à laquelle on accède par des marches de bois. Elle a été bâtie
en 1794 par les habitants du village qu’ils la consacrèrent à St-Martin.
Avant de poursuivre le chemin, nous devons préparer notre casse-croûte. Ce village est situé sur l’itinéraire de la Via Dividendae Caritatis et un bâtiment d’accueil est prévu pour les pèlerins. Tout a été acheté : pains, charcuteries, poivrons, tomates, condiments. Nous n’avons qu’à remplir nos sacs. Quelle prévenance !!
La pluie a cessé et le ciel s’éclaircit. A 18 h, Winkler Roland,
maire (polgármester) de la commune de Lovászhetény nous attend. Nous devons
partir sans tarder, Gyöngyi nous accompagne, portant la bannière de la Via
Sancti Martini. Le chemin longe de vertes prairies avant de s’enfoncer dans la
forêt qui a subi la nuit dernière, bien des dommages. Le chemin est embourbé,
la terre colle aux semelles. Chaque pied semble soulevé du plomb. Attention aux
glissades !!
Nous restons admiratifs devant un hêtre majestueux |
Au point culminant de la forêt, Alexis pose son sac qui lui
pèse lourd sur l’épaule. Il en sort une moitié de pastèque, achetée ce matin au
marché avec Mimi. Voilà qui explique leur retard à la gare routière. Nous n’assistons pas au partage du manteau
de Saint-Martin mais de la pastèque posée sur un poncho rouge. Faut-il y voir
une allégorie ?
Nous enjambons des arbres sectionnés par la tempête et
suivons, groupés, notre guide qui connaît parfaitement les lieux et le
circuit qu’elle balise elle-même.
Les aboiements intempestifs des chiens des villages traversés font mettre quelques têtes aux fenêtres. Ce ne doit pas être coutumier de voir des groupes de marcheurs. Dans l’après-midi nous retrouvons Anna-Lisa amenée par Laci. La petite courageuse terminera à pied le parcours. Nous sentons la nécessité de manger notre casse-croûte préparé ce matin et pendant cet arrêt une femme vient à notre rencontre. Elle souhaite que nous visitions le tout petit musée du village, empli d’objets créés avec de la paille tressée. Dommage que la visite soit rapide car les créations demanderaient d’y poser un regard plus attentif.
Le chemin se poursuit le long d’immenses champs de tournesols
et aux emplacements des balisages, les hommes de l’équipe font un sommaire
débroussaillage. A Zengövárkony, nous pénétrons dans la petite église dans
laquelle un tableau représente Martin en soldat romain.
La journée a été bien remplie et nous avons pris du retard. Lovászhetény est encore à 3 km et il est 17h30. Le rythme s’accélère et 45 minutes plus tard nous arrivons au village. Nous nous dirigeons en premier lieu à l’église où la gardienne des lieux nous attend.
Sur le seuil de la porte, elle nous embrasse tous, en nous demandant notre prénom. Qu’il est généreux d’accueillir ainsi, et c’est à l’image de ce qui nous a été préparé pour la soirée.
Installée sous un préau, une jolie table est dressée pour
nous. Des toasts de multiples fromages ont été confectionnés à notre attention sachant
que les français sont réputés pour manger du fromage. C’est l’art de recevoir :
faire plaisir à l’autre. S’en suivit une des spécialités, la succulente soupe
hongroise, accompagnée de pommes vapeur.
Hubert remercie Winkler Roland qui tenait à recevoir les premiers français qui passaient dans sa commune sur la Via Dividendae Caritatis.
Hubert lui remet le badge de Saint-Martin que nous arborons sur notre foulard rouge. M. le Maire souhaite que nous lui chantions la Marseillaise, et nous le faisons avec émotion.
Après la photo de groupe, il nous transporte lui-même à Pècs, dans le mini bus communal. Laci, avec son véhicule personnel, suit avec le reste du groupe. Au moment des adieux, il nous remet une bouteille de « liquide transparent », dont l’étiquette porte le nom du club de football de la commune.
Dans la nuit tombante et sous la pluie qui revient, nous retrouvons la Maison du Pèlerin où nous intégrons nos chambres en nous souhaitant une bonne nuit et remerciant le ciel de faire d’aussi riches rencontres.
Vendredi 15 juillet
Lovaszhetény – Nagypall – Erzsébet – Szello – Katoly – Mariakéménd – Olasz – Belvard : 23,100 km
Jean-Claude en observateur des allers et venues des nombreux bus |
Mimi est légèrement incommodée ce matin et décide de ne pas
prendre le départ, alors son Alexis non plus.
Comme à l’accoutumée, nous repartons en bus de Pècs pour
rejoindre Lovaszhetény en bus (dernière étape d’hier où nous avons été si bien
reçus par la municipalité).
Nous y arrivons à 9 h et Gyöngyi s’y trouve déjà. Elle explique à Martine notre traductrice, que le groupe doit reprendre un bus pour quelques stations. Aujourd’hui, nous marcherons seuls car elle doit rencontrer les élus des communes traversées par la Via Dividendae Caritatis. Elle nous retrouvera seulement à plusieurs croisements tout au long du parcours. Nous n’avons aucun risque de nous perdre, depuis le début nous avons observé le remarquable fléchage effectué sur le chemin.
Ce matin le vent est soutenu et nous supportons nos vêtements coupe-vent. Les champs de tournesols égaient la campagne baignée dans la grisaille. Je fais la photo souvenir. Mais à qui Hubert demande-t-il de venir ? Depuis le départ, un petit chien errant aime notre compagnie. Il va nous accompagner une bonne partie de la matinée.
Nous traversons des petits hameaux, et à 10 h nous rentrons dans Nagypall où Gyöngyi nous récupère. A l’angle d’une rue nous avons la surprise de voir apparaître Mimi et Alexis, tout souriants, heureux de découvrir notre stupéfaction. Ayant l’habitude des voyages au long cours, ils savent se débrouiller. Estimant le kilométrage parcouru, un taxi les a amenés à Nagypall, espérant nous retrouver, et bingo !!!
Gyöngyi est au téléphone longuement et le passe à Hubert.
C’est Lilian, qui sera notre guide à Budapest, qui lui parle. Hubert nous annonce
qu’il a à nous dire quelque chose de grave. On le sent bouleversé. Quand tout
le monde est regroupé il nous informe de l’attentat de Nice, hier soir. Depuis
notre départ, nous sommes légèrement déconnectés du monde et si les uns et les
autres n’ont pas été en ligne avec leur proche resté en France, nous ne
recevons pas les infos. Le chemin est aussi fait pour laisser la vie
quotidienne derrière nous.
En route, tous unis, nos pensées vont vers ceux qui ont perdu
la vie et ceux qui souffrent.
Gyöngyi nous charge de remettre en état le balisage
défectueux ou endommagé. Martine qui est « baliseuse » sur les
chemins de St Jacques s’en charge avec Alexis et Jean-Claude.
Notre chemin se poursuit le long de champs de blé, récemment
coupé. Nous constatons, que toute la périphérie des champs est labourée sur 3 à
4 mètres sitôt la moisson accomplie, probablement pour éviter les incendies.
Nous quittons Erzsébet vers 12 h. La chaleur est de retour. Gyöngyi propose à Hubert de porter la bannière, ce qu’il accepte avec beaucoup de fierté et de plaisir. Il nous sollicite à tour de rôle pour la porter cet après-midi.
Le chemin est magnifique. Nous longeons des parcelles de
vignes, des champs de tournesols, de blé et n’empruntons que rarement la route
sauf pour la traversée des villages.
A Szellö, à la sortie du village, nous nous arrêtons pour
nous restaurer dans un espace public qu’une dame sur une tondeuse, entretient.
Nous sommes surpris d’apprendre qu’il s’agit de Mme le Maire. Une journaliste
arrive, prévenue de notre passage. Hubert, Gyöngyi et les deux dames
s’entretiennent.
Pour l’occasion, on prend plaisir à immortaliser la rencontre.
Gyöngyi a joué son rôle de responsable de l’association de Kisújbánya, en
informant les responsables locaux de notre passage. Ce chemin est tellement
remarquable qu’il vaut d’être arpenté par nombre de marcheurs, pèlerins ou tout
simplement par les amoureux de grands espaces.
La bannière passe de bras en bras, chacun étant heureux à sa
façon, de se sentir « partenaire » de l’association Kisújbánya.
Chantal portant la bannière |
Hubert nous « lâche », accompagnant Gyöngyi. Cela va
lui permettre de souffler un peu. Il aimerait bien entraîner avec lui un autre
membre d’équipage, mais aujourd’hui la forme est revenue et l’on tient à
marcher jusqu’à l’arrivée.
Nous nous dirigeons vers Katoly. Arrivés près de l’église votive, un
monsieur en tenue de travailleur, tond la pelouse d’enceinte et vient nous
saluer. Il nous ouvre les portes de l’église.
Nous avons devant nous, le curé
de la paroisse. Nous observons que dans la région, qu’il s’agisse d’élus locaux
ou d’ecclésiastiques, ils prennent part en personne aux travaux d’entretien. M.
le curé nous entraîne dans son immense presbytère qui doit servir dans
l’avenir, de lieu d’étape pour les pèlerins. Il se fait une joie de déboucher une
bouteille d’un succulent vin blanc et d’ouvrir un paquet de gaufrettes. Nous
buvons avec parcimonie le fameux vin qui fleure bon car il nous reste environ
un peu plus de 9 km avant d’arriver à Olasz, étape finale de notre journée.
L’église de Máriakéménd sera notre prochaine étape. Une heure
plus tard et 4,2 km supplémentaires dans les jambes, nous retrouvons Laci,
Gyöngyi et Hubert qui nous attendent dans cette petite église. Le tableau
baroque du maître-autel représente la scène du partage du manteau de
Saint-Martin.
A la sortie et pour terminer le trajet, Hubert monte dans la
jeep de Laci. Si les jambes sont fatiguées, attention au dos !! Alexis le
ficelle à l’aide de la ceinture, n’allons pas le perdre en route !! Hubert
veut géolocaliser le reste de l’étape.
Un restaurant a été retenu à Olasz et il reste encore 5,2 km.
Nous quittons le bourg de Máriakéménd à 18 h et empruntons la route. Le soir
tombe et nous ne serons jamais arrivés à temps. Laci vient avec son véhicule
pour nous récupérer mais en même temps, le reste de la troupe continue d’avancer.
Suzanne, Marie-Françoise, Jean-Claude et moi-même restons les derniers. C’est à
un rythme d’enfer que nous continuons. Pas une parole ne s’échange mais les
jambes vont bon train !!
A 20h30, nous quittons Gyöngyi et Laci qui repartent chez eux
et nous prenons un bus direction Pècs.
A la sortie du restaurant, Jean-Claude rêve devant ce lit en fer forgé, dont le matelas est fait de fleurs. Tu veux t'y reposer ?
Samedi 16 juillet
Pour clore la boucle,
nous devons pour la 5ème journée de randonnée, partir de Olasz où nous étions
hier soir et parcourir 12,7 km. Ce matin nous quittons la Maison du Pèlerin,
nos sacs à dos prêts, car ils vont être transportés par Laci jusqu’à son
village où nous les retrouverons ce soir. Nous passerons 2 nuits au village de
Kisújbánya et c’est dans ce
typique village que s’achèvera notre première semaine hongroise.
Circuit de la "Via Dividendae Caritatis" autour de Pècs |
Pluie et vent
incessants. Nous ne pouvons parachever notre circuit car il y a trop de risques
sur la partie que nous devrions emprunter. Nous réorganisons notre journée.
Nous allons mettre à profit ce contretemps pour visiter Pècs au lieu de demain.
La ville de Pècs est
classée au Patrimoine Mondial de l’Unesco. Nous n’avons que l’embarras du choix
pour les visites mais nous décidons en priorité d’aller à la cathédrale St Pierre
et St Paul, monument remarquable, imposante par ses quatre tours et son
architecture. Ici, le but n’est pas la description car il est possible par d’autres
moyens de s’informer. La matinée est à peine suffisante pour l’admirer, chacun
étant libre de se déplacer à sa guise pendant cette visite.
Après le déjeuner, il en est
de même pour la Mosquée de Pasha Gazi Kassim, désormais église paroissiale, à l’architecture
turque-islamique.
Nous prenons le temps de nous promener dans ce lieu sacré.
La plénitude qui y règne incite à un état de paix, de
repos, certains se laissant même envahir par le sommeil à l’instar d’Alexis.
Notre dernière visite
nous guide vers Cella Septichora, nécropole paléochrétien, avec sept absides, unique dans toute la région du Danube, classée au patrimoine mondial de l'Unesco.
Josette et Hubert saluent des romains |
L’après-midi est bien
avancé et nous avons rendez-vous avec Lilian, membre hongroise du Centre Culturel
Européen St Martin et qui est avec Gyöngyi, les planificatrices de ce
magnifique voyage qu’Hubert a imaginé. Hubert la connaît très bien pour l’avoir
rencontrée à diverses reprises dans le cadre de ses responsabilités au sein du
Centre Culturel. Elle parle magnifiquement bien le français. Nous faisons sa
connaissance à la gare routière où nous prenons le temps de faire une pause-café
avant de partir pour Kisújbánya.
Elle nous accompagne ce soir et sera parmi nous demain dimanche.
Gyöngyi et Lilian
sont en activité. Elles ont pris du temps sur leurs vacances ou leur travail
pour se rendre disponibles pour nous et elles ne ménagent pas leur peine pour
nous offrir un séjour plus qu’enrichissant en tous domaines.
Nous prenons tous le
bus pour nous transporter au bout de la route qui mène au village de Kisújbánya. Il a encore
beaucoup plu et le chemin est très dégradé. Laci fait à nouveau plusieurs
voyages pour nous acheminer dans son village le plus haut du sud de la Hongrie.
Etant tous parvenus à notre destination, nous prenons possession de nos
différents lieux d’hébergement pour les 2 nuits à venir. Gyöngyi est
responsable du village. Elle doit rendre compte des dégradations subies aux
responsables locaux. Elle a pris du retard pour l’organisation du repas et s’en
excuse.
A attendant le reste de la troupe, certains s'amusent à se déguiser. Devinez !!
Le grand poêle en fonte est allumé pour nous réchauffer car ceux qui ont
remonté le chemin avant d’être pris en charge par Laci sont transis. Il est
minuit quand nous allons nous coucher après avoir pris un bon repas et échangé longuement
avec nos hôtes. Nous prévoyons nous retrouver demain pour 9h.
Bon sommeil à tous !
Ici s'achève notre première semaine, du dimanche 10 juillet au samedi 16 juillet. A suivre prochainement le résumé de la deuxième semaine sur le dernier jour passé à Kisùjbànya et la visite de Szombathely et Budapest. A bientôt.
Et n'oubliez pas d'aller faire un tour sur le site de notre jeune et entreprenante association : "Anjou Chemins de Saint Martin"
Et n'oubliez pas d'aller faire un tour sur le site de notre jeune et entreprenante association : "Anjou Chemins de Saint Martin"
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